Un mois... Vous vous rendez compte ??? Un mois !!! Nombeux sont mes lecteurs (heu......4 en fait...) qui me demandent le compte rendu de Lanzarote. Il m'aura fallut 30 jours pour enfin me décider a rédiger ce que je vous dois, un compte rendu, pour vous qui avez la gentillesse de lire mes articles...
Je pourrais évoquer une multitude d'excuses toutes plus ou moins bonnes. Un calendrier professionnel chargé, un emploi du temps blindé, l'organisation du Triathlon de Chalain... La seule et vraie raison reste uniquement la déception qui ressort de cette édition Lanzarote 2015. Un marathon lourdement perturbé par de gros problèmes gastriques, une incapacité de respirer pleinement ont eu raison d'un rêve de segment course à pied abouti.... Les gens, d'une gentillesse exceptionnelle, me réconfortent en me disant "... mais t'as terminé !". Mais terminé une Ironman, je l'ai déjà fait 10 fois. Je suis content de la 11ème, mais j'attends un peu plus quand même... J'aimerais un jour toucher ce marathon correct...
Donc voila... J'ai fini mon 11ème IM, je garde le souvenir d'un super séjour en compagnie du Pat, d'Edith, de la fluorescente Chantal et de mon ami Arnaud, Breton pur jus, brute épaisse (triathlétquement parlant bien sur...), camarade exceptionnel auteur d'une remarquable seconde place dans son groupe d'âge !!!
Un salut s'impose pour tous les potes rencontrés sur place, et un coucou spécial a Mathieu le finisher.
Afin de ressentir au mieux mes impressions quelques heures après la course, je vous propose les quelques lignes écrites dans l'avion du retour. Promis, je n'y retouche pas, je vous le livre tel quel, quelques fautes d'ortographe en moins j'espère !!!
"Au moment de vous faire compte rendu de ce 11ème Ironman, plusieurs sentiments me viennent à l'esprit. Un étrange goût d'inachevé se mêle à une grande satisfaction d'être venu, une nouvelle fois, au bout d'un Ironman. Tout se mélange dans ma tête : un séjour, des découvertes, des rencontres, une course... Je vais tâcher de vous relater tout cela de manière la plus précise qu'il soit.
Connaissez-vous Kenneth Gasque ? Kenneth est celui sans qui IM Lanzarote n'existerait pas... Il en est le créateur. Il a su développer l'épreuve pour en faire aujourd'hui probablement l'un des plus beau du circuit. Lui et son équipe d'organisation ont su générer l'enthousiasme de toute une ile, au point même de devoir refuser des bénévoles tellement ils sont nombreux ! La population est accueillante, les villages traversés à vélo réservent une ovation à chaque concurrent. Les gens sont sympathiques, les sourires succèdent aux sourires. Kenneth a un profond respect des concurrents et des bénévoles. Kenneth aime les triathlètes (qui, soit dit en passant, le lui rendent bien !), respecte leur familles au point de solliciter une standing ovation à la cérémonie de clôture. Cet homme est incroyable, formidable de simplicité, de chaleur, de gentillesse et d'humour !
Cet Ironman dégage un sentiment de course familiale. L'aspect insulaire de l'épreuve y est probablement pour quelque chose. Mais aussi et surtout le contexte : la gentillesse des gens, la disponibilité des organisateurs et des bénévoles, le fait que l'athlète est au coeur du dispositif, le cadre hors du commun, cette ile incroyable, impressionnante, parfois déroutante. Nous sommes, à Lanzarote, bien loin des grosses "machines à gaz" qui se veulent tous "le plus beau et le mieux". IM Lanzarote est absolument incontournable. Un vrai et bel esprit y règne...
Naguère, à mes début en triathlon, j'avais lu dans un magazine spécialisé : "Ironman Lanzarote, l'Iron qui fait mal"... ". Kenneth l'a précisé lors de son allocution à la cérémonie de clôture : "De mémoire, cette course a été la plus dure jamais vécu ici à Lanzarote...". Le tableau est dressé. Loin de moi de vouloir trouver des excuses à une éventuelle contre-performance. Mais simplement vous relater la difficulté du jour, principalement liée au fort vent.
Samedi 23 mai 2015, surprise au lever, à 4H00 : pas un poil de vent. 3H plus tard, au top départ, c'est une mer calme qui "avale" les 1600 concurrents du jour. Personnellement, une nouvelle fois, je ne garderai pas un grand souvenir de ce segment natation. De mauvais choix de trajectoire, des options qui se sont avérés mauvaises m'ont fait faire 3800m trop souvent "à la baston". Un premier 1900 mètres en 33 minutes, un second en 34, pas de quoi s'enthousiasmer. Seule anecdote du parcours, au milieu d'une valises de bonnes baffes données et reçues : une magnifique raie, venu, sous le peloton de nageur, observer de plus près ces étranges spécimens tout de noir vêtus...
La transition est réalisée calmement, afin de tout checker et partir sur le vélo dans de bonnes conditions. Sauf que, depuis le départ natation, le vent est revenu.... Il faudra donc composer avec. Et il est bien assez fort, le bougre ! Durant tout le parcours, il faudra être concentré pour ne pas chuter à la faveur d'une bourrasque.
Cette course présente la caractéristique suivante : Toutes les difficultés, les montées donc, se font vent de face !!! La première montée de Puerto Calero, la célèbre ascension de Timanfaya, la montée vers Mirador de Haria, celle de Mirador del Rio, le retour sur Nazareth... J'aurai, à chacune d'entres elle, à l'esprit de rester calme, "ne pas s'énerver", monter bien certes, mais rester souple. Eole rend certaines portions incroyablement dures, chaque descente est périlleuse. Il faut être 100% concentré, penser à ravitailler, à s'hydrater... Ne pas oublier non plus de se rincer l'oeil quand les paysages uniques de Lanzarote s'offrent à nous.
Il me faudra 20 minutes de plus qu'en 2014 pour boucler ces 180 kilomètres. Avec une moyenne de 28,2 km/H, soit 2 km/H de moins que l'an passé. Je pense toutefois avoir été "sage" et en avoir gardé sous le pied... Erreur...
Seconde transition identique à la première. Calme et appliquée. En route pour ce terrible marathon. Au programme : 1 aller retour de 11 km, puis 2 aller-retours de 5 km. Le compte y est... L'allure est réglée : 5:05 au 1000 m. Si le vent - qui n'a pas molli loin de la... - est dure à combattre sur le vélo, il complique également la tâche sur la course à pied !!! Toutes les partie "aller" se feront vent de face. Le trajet le long de l'aéroport (km 5,5) est terrible, il me faut retenir ma casquette afin qu'elle ne s'envole pas !!! J'y laisse probablement pas mal de plumes... La suite démontrera que j'en avait déjà plus guère, des plumes... La traversée de Playa Honda par le brd de mer est passée, se présente enfin de demi-tour. Le retour devrait être moins compliqué.
Et la... patatras... Tout se casse la g... en 5 kilomètres. Impossible de mettre de la puissance pour absorber une petite montée ridicule. L'estomac qui se met à "glouglouter", le diaphragme ne fonctionne plus bien et m'empèche de ventiler. Une envie pressante m'oblige à "tomber culotte" au km 16... Plus moyen d'avcancer. Je tente de lutter, de m'accrocher au mental, pas moyen. La tête cède...
Tout s'enchaine, tous les voyants passent au rouge : je respire avec très peu d'amplitude, m'empechant de forcer, mon pied droit est en surchauffe, me fait mal, une douleur derrière le mollet gauche, mal au ventre, à l'estomac... Un moral dans les godasses... Une seule solution : rentrer au mieux... Trottiner quelques instants, puis marcher... Marcher... Encore marcher... Les kilomètres défilent, (trop) doucement, je tente de trottiner au maximum, mais la machine ne répond plus. Il me faudra atteindre le kilomètre 37 pour retrouver un semblant de moral, probablement lié au fait qu'il ne s'agissait plus que de rentrer !!!"
Voila, le récit "d'origine s'arrête... Arrivée à Madrid en vue !!! De relire ce récit, un mois après, je me dis : "P... , j'en ai chié, mais que j'aime cette course !!!"
Prochain dossard : Le Triathlon M de Saint Point, Compte rendu assez rapide, jespère !!!