Comme on a coutume de dire, si on me l'avait dit avant, j'aurais signé tout de suite !!! A l'issue de l'épreuve 2014, et une 366ème place, je pensais avoir atteins mon niveau de compétence. Hé ben non ! Comme quoi, en vieillissant, on peut encore, comme le bon vin, se bonifier...
La préparation pour cette Tranjsurassienne avait été bien compliquée : une neige tardive, suivie d'un redoux terrible, puis une avalanche de chutes de neige. L'idée de m'équiper en ski-roues a donc été salutaire et c'est avec près de 400 km dans cette discipline, et 485 de ski pur, que je me suis présenté au départ de l'édition 2015. Objectif du jour : rentrer dans le Top 400. La météo annoncée était très pessimiste. L'absence de bise au départ aura au moins permis de ne pas se les geler avant le coup de canon !!!
8H30, top départ !!! C'est partit pour 68 km... Je décide de partir un peu plus fort que l'an passé, en évitant toutefois de me mettre dans le rouge. Mais l'effort est soutenu et je me demande si je ne dois pas un peu lever le pied... Trop tard, les dés sont jetés ! Par le fait, je gagne grosso modo 70 places (par rapport à 2014) au pointage des Rousses en passant au 458ème rang. Les sensations sont assez bonnes, même si la glisse est assez moyenne. En haut de la montée de l'opticien, je me dis que la course sera physique. Pourrais-je tenir ?
La piste nous dirige vers Bois d'Amont, terre de champions. La bise s'est levée, rendant l'effort plus difficile. Pas évident de trouver un gaillard menant une bonne allure pour s'abriter. C'est donc globalement "dans le vent" que je traverse cette bonne dizaine de kilomètres. Une quarantaine de minutes plus tard (406ème temps sur ce segment), je recois de mon fidèle ravitailleur une gourde pleine et quelques gels énergétiques. Prêt à s'attaquer à la montée du Risoux... Je suis alors en 435ème position.
Elle est dure, elle est parfois raide, j'y dépasse Alexis qui, depuis le début, cheminait quelques minutes devant moi. Pour s'y entrainer si souvent, je connais parfaitement la piste et sais ce qui nous attend à chaque planté de batons. Passé la montée du chalet des Minsitres, c'est le sommet, point culminant de la course. La descente vers Bellefontaine, pas trop rapide pour cause de glisse moyenne, permettra de bien récupérer. Il m'aura fallut 51 minutes (343ème temps) pour changer de vallée. J'ai repris des concurrents et suis alors classé plie 400ème.
Bellefontaine... Retour de la bise !!! Un peu plus violente... La mi-course est passée, je maintiens un effort soutenu, sans pour autant tout donner. Comme l'an passé, je commence à reprendre des coureurs. Le parcours, légèrement montant, est bien négocié. Chapelle des Bois est en vue, j'y passe en 382ème position. J'ai relié les 2 villages en 25 minutes - 318ème temps sur le segment. Une nouvelle gourde pleine, 2 gels, la terrible combe de Cives est annoncée...
Et dans la combe des Cives, c'est plein vent de face... Je n'accélère pas l'allure, mais arrive à maintenir un effort continu et régulier... J'ai alors 2 options : soit je m'abrite, mais les groupes de coureurs ne sont pas à mon allure et ne vont pas assez vite... Je perds du temps... Seconde option, celle retenue, faire ma course. Je me mets dans le vent et allez !!! Du coup, c'est moi qui vais "tirer" une dizaine de concurrents opportunistes. Pour sortir de cette combe, il faut gravir la redoutable montée de la Célestine, dernière grosse difficulté des 68 kilomètres. Pas question de se la peter la dedans : je monte au pas, comme tout le monde, dans une longue "queue-leu-leu" de coureurs... Sauf que sitôt le sommet, je relance fort pour les distancer... Bien réussit ! J'ai semé tout le monde, sauf mon collègue "Jaune fluo". J'ai rejoins les Près Poncet et cette fois, on commence à sentir la fin...
Mais c'est loin dêtre fini ! 2 derniers "coups de cul" bien raides, le goulet de Chaux Neuve - temple du Combiné Nordique. Il s'est passé 50 minutes depuis Chapelle (266ème temps sur le segment et je suis alors 352èmr. Il faut attaquer les 7 derniers kilomètres, vent fort dans le nez, légèrement vallonnés. Pas question de s'abriter, je tente de reprendre coureur après coureur, certains prendront les ski de ..."jaune fluo" qui lui est resté dans les miens ! Il me proposera bien quelques relais, mais il me ralentit et je le repasse quasi immédiatement. Petite Chaux... Il reste 3 kilomètres... "Jaune fluo" prend un relais mais trop appuyé. Il me met 30 mètres. Les 2 derniers kilomètres seront un peu plus dur, je continu tout de même à lutter pour donner le meilleur de moi-même... La ligne d'arrivée est la... C'est fini... Il m'aura fallut 31 minutes (242ème temps) pour, depuis Chaux Neuve, rejoindre Mouthe.
Temps final : 4 heures, 30 minutes et... 3 secondes !!! Je pense avoir réussit et rentrer dans les 400... Je suis content, content d'avoir résisté au mieux à l'effort, content d'avoir maintenu un rythme correct, content de n'avoir jamais ressentis de lassitude, content d'avoir une nouvelle fois "bien vécu" cette Transjurassienne. Il faudra attendre un SMS du coach pour connaître ma place (333ème), comprendre que les bon ressentis ont fortement impacté la performance et content d'avoir, pour la seconde année consécutive, amélioré mon meilleur classement !!!
Vous l'imaginez, je suis très très staisfait de ma performance... Passons au traditionnel chapitre des remerciements...
- C'est une habitude, mais il faut à chaque course le faire, le dire et le répéter... Merci à Stéphane Palazzetti, mon entraîneur... Une nouvelle fois, et malgré des contraintes météo déjà évoquées, il a su me préparer au mieux pour cette course. Depuis maintenant 8 ans, il m'amène aux départ des objectifs que je me fixe dans des conditions optimales. Il me permet de progresser et de vivre des moments de sport comme jamais je n'aurais envisager de les vivre... Merci... Très sincèrement merci coach !!!
- Merci également à ma nouvelle équipe de ravitailleur ! Guillaume, chauffeur-ravitailleur, et Jules, son adjoint, ont parfaitement géré l'exercice, se transformant en supporteurs efficaces dès qu'ils ont pu garer la voiture ! Ils ont pleinement pris part à cette belle aventure humaine... ;-)
- Merci à Alexis, mon fidèle partenaire d'entraînement. Malgré un - beaucoup trop - faible volume d'entrainement cette année, il a quand même pris le départ. La Transjurassienne est belle, mais sans pitié. Alexis aura payé cher ce manque de volume de travail. Avant même la mi-course, il a du se rendre à l'évidence : passer la ligne sera déjà un bel exploit... Et il l'a fait... Et c'est tout à son honneur... Je l'en félicite chaleureusement...
- Merci à tous ceux qui, avant ou après la course, m'ont adressé un mot, un encouragement...
Finalement, le seul problème de cette Transjurassienne, c'est que sitôt terminé, on a envi de recommencer !!! La transju 2015 est morte... Vive la Transju 2016 !!!