3 jours après l'Embrunman 2012, l'heure est au bilan. Mise au programme suite à l'abandon "tardif" sur IM Lake Placid, j'avais préparé au mieux cette épreuve qui demande pas mal de sacrifices dans cette phase préparation.
Le résultat est correct, même si je ne peux pas me satisfaire de ce marathon en plus de 4H30. J'ai toutefois battu mon record sur Embrunman : 12H57min49s, et une 113ème place qui me plait assez... (sur plus de 1000 partants annoncés). Revenons à la chronologie de cette journée...
L'idée n'a duré que quelques secondes... Celle d'enlever la combinaison, de retourner à ma chaise et retourner me coucher. A quelques minutes du départ, on sait que la journée sera longue. A 6H00 tapante, le top départ chassera toutes les pensées parasites, place à la course !
La natation s'est assez bien passée. Un peu de fight sur le premier segment, mais très raisonnable. 1H03 de natation souple, sans trop chercher à me taper dedans. 222ème temps... Normal....
La température est déjà douce et autorise un départ vélo en tri-fonction. Tant mieux car je sais que, passé l'Izoard, il faudra faire avec la forte chaleur ! Ce parcours vélo est splendide. Je prends un plaisir fou, les difficultés s'enchaînent sans problème, la première boucle "des Puys", l'approche du col d'Izoard, l'ascension du célèbre col... Boire, se ravitailler, doser l'effort... Telles sont les préoccupations du moment. Passé Briançon, le vent est fort, voir violent, chaud, très chaud, le retour sur Embrun sera difficile. Il se passe toutefois assez bien, la terrible côte de Pallon passe sans encombre, Les descentes sinueuses abordées prudemment, l'ultime côte de Chalvet négociée allègrement, synonyme qu'elle est de fin des 188 km !!! Bilan chiffré : 7H12min, et une 99ème place au dépôt du P3.
Le plus dur commence... Départ course à pied prudent : 4'50" au kilomètre. Je sais que je vais ralentir au second tour, j'espère le passer en 5'30". Les 15 premiers kilomètres se passent bien, je sens toutefois que le problème d'estomac reviens... Ca gougloute fort, avec des remontés importantes... Je ne peux garder le rythme, faute de pouvoir ventiler correctement. L'estomac fout la m... C'est décidé, il faut tout rendre !!! Kilomètre 22, je m'accroupis, un doigt au fond de la gorge et se sont 2 litres de flotte qui repartent en sens inverse ! Le tout sous le regard médusé de quelques passants et baigneurs venant rapidement aux nouvelles ! "Ca ira.. si si, ça ira...".
Manoeuvre réussie ! Je me sens tout de suite mieux et repars sur le rythme initial. L'amérioration ne durera que quelques minutes. Au moment d'aborder la montée vers Embrun, je subis un fâcheux coup de bambou. 3/4 kilomètres durant, moral en berne, je marche beaucoup. Je retrouve un brin de lucidité pour de nouveau m'alimenter avec des gels (plus digestes) et reboire tout doucement.... Un rapide coup d'oeil sur la montre : le marathon en 4H, c'est râpé, mais passer sous les 13H, je peux encore ! Le moral remonte, j'arrive à courir de nouveau, en y intercalant des phases marchées. Je vais ainsi finir ce marathon en 4H35min, ne perdant que 14 places sur cette épreuve. Les autres ont certainement autant souffert que moi !
Le bilan global est donc satisfaisant, mais ce marathon en 4H00 doit être possible !!! Si si, je l'aurai, un jour... je l'aurai...
A l'issue d'une telle épreuve, quelques remerciements s'imposent : Merci au coach Stéphane Palazzetti pour m'avoir donné la bonne recette pour être prêt le jour J. Merci à Alexis d'avoir partagé quelques séances avec moi, merci à Baptiste, mon équipier pour ce séjour dans les Hautes Alpes. Merci à la famille Goninet, qui m'a, une nouvelle fois, hébergé pour le séjour. Et merci à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, m'ont transmis un message de soutien ou de félicitation.