Que retenir de cette Transjurassienne 2012 ?
Tout à commencé par la réflexion la plus stupide du jour : elle nous vient de Florian, que nous avons récupérer à 7H du matin, à Lajoux. "Super, il n'y a pas de bise !", a t-il dit... De bise, nous n'allons parler que de cela...
Je vous passe le lever matinal, le voyage vers Lamoura, le froid glacial sur la ligne de départ, cette bise horrible qui, de face, surgèle les candidats au départ... Sitôt ce dernier donné, il faut se montrer attentif à la cohue pour éviter la casse. Le premier constat est clair : la glisse sera médiocre. Seconde analyse : dans les bois, les conditions restent assez sympa. Dès que nous sommes à découvert, la bise de face est infernale...
Sitôt quittée la Combe du Lac, fortement exposée, le voyage vers Prémanon est négocié assez facilement. En revanche, En approchant des Rousses, nous aurons l'occasion de découvrir l'enfer qui nous était promis...
La liaison Jacobey-Les Rousses est très vallonnée. Plus nous approchons de la cité haut-jurassienne, plus c'est exposé, vent de travers... Rien de bon ne s'annonce. Traverser la ville, puis grimper la monté de l'opticien ne nous offrira qu'un court répit. Nous voila sur la crête : l'enfer commence. Un vent violent, glacial, de face... La glisse est déplorable. Les rafales soulèvent la neige qui vient frapper les visages. La neige soufflée recouvre la piste. Des congères se forment. Je fais l'effort pour rejoindre un groupe et sagement me mettre à l'abri. La vision de la course est hallucinante, jamais vu ça... Des files de coureurs se forment. 10, 20, parfois 30 coureurs en file indienne, tous dans la même galère... Nous ne sommes plus dans le jura, mais en sibérie. Le Blizzard me détruit.
Cette galère durera 45 min (contre 30 minutes sur le même segment à l'entraînement...). Heureusement que l'organisation a eu la sagesse de supprimer la boucle en Suisse... 8 km de moins, dont 4 vent de face... Arrivé à Bois d'Amont, je sens que j'y ai laissé des forces. Je suis malgré tout content d'attaquer la montée du Risoux, dans la forêt, à l'abris de cette maudite bise. Malgré une glisse médiocre, la traversé du Risoux se passe bien, la descente permet de récupérer. Mais je sais que la suite ne sera pas du même acabit.
Sitôt la descente terminée, nous voici dans la partie basse du secteur Bellefontaine. Plus nous avançons, plus nous subissons de nouveau la bise. Les conditions sont tellement lamentables que le plaisir n'est pas trop au rendez-vous. Passé Chapelle-des-Bois, il faut aborder de nouveau un secteur très exposé : la Combe des Cives. Je tente de me mettre de nouveau à l'abri, mais le groupe sur lequel je tombe est trop lent. Je double et, du coup, 10 coureurs se mettent dans mes skis. Je vais, 4 km durant, tirer ce petit train. La montée de la Célestine s'effectuera sans trop de dommages. C'est dans le secteur Prés-Poncet-Chaux Neuve que je ressentirai les premiers coups de moins bien.
C'est en sortant de la Mecque du combiné Nordique que la situation va vraiment se dégrader. Sur ce secteur très exposé, je commence à avoir mal aux yeux, mal que l'attribue au grand froid. De plus, je n'ai plus de gel énergétique. Je tire de nouveau un train de coureurs, la glisse est devenue complètement bidon. Je rallie Petite Chaux tant bien que mal. Le nouveau tracé pour rejoindre Mouthe, à flan de montagne, sembe assez sympa, mais je n'ai pas le moral pour l'apprécier... L'arche d'arrivée est en vue, 2 autres concurrents me doublent, mais je m'en fous !!! De toute façon, je n'ai plus le moindre watt à mettre dans la course. La ligne... Ouf...
Bilan : 430ème place, 4h53'02'98 précisément. 42,5% de plus que le temps du vainqueur (contre 40% en 2009, ce qui donne une performance sportive à peu près similaire). La course fut dure... Très dure... Je hais la bise...
Bon, ça, c'est fait ! Remerciement à Charly et Clément pour le transport et le ravitaillement itinérant. Remerciement à Théo pour le ravitaillement à Bois d'Amont. Et, comme d'habitude, remerciements à Stéphane Palazzetti qui a su, une nouvelle fois, me préparer au mieux pour aborder l'épreuve. Ce qui m'a permis de "passer" au mieux, malgré les conditions dantesques.
